Librairie - Cent Livres

Halyce fut secouée de ses pensées en entendant son prénom, puis regagna à nouveau la réalité tangible. Elle se leva pour obéir à la demande - polie d'ailleurs, nota Halyce - de Leigh.

Elle attrapa le livre, puis enleva une mèche rousse et mouillée de ses yeux. Maintenant capable de lire efficacement, celle-ci ouvrit le bouquin et trouva rapidement les indications du penicillium.

D'une voix uniforme, elle débuta:

"Avant d'utiliser le penicillium, on doit d'abord retirer l'agent antiseptique de la moisissure: la pénicilline.

Pour ce faire, voici les étapes:

1- Laisser le penicillium tremper dans de l'eau propre (environ 50 ml).
2- Attendre quelques minutes.
3- Décanter l'excédent pour garder l'eau mélangée à l'essence de penicillium.
4- Faire bouillir l'eau mélangée jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus.
5- Étape cruciale: Amasser la vapeur et la faire condenser.

Vous obtiendrez un produit de pénicilline plus ou moins pur, mais tout de même très efficace. À mélanger avec de l'eau à nouveau et à appliquer sur le corps infecté."

Halyce leva les yeux vers Leigh.

"Ouais... Ben ça va nous tenir occupés..."

[Lol, préparation à moitié inventée, c'est drôôlllee XD]

[Come back...]

Leigh se figea. Il avait lu un peu trop vite tout à l'heure; cette préparation allait demander un matériel précis... Comme des alembics, des éprouvettes graduées, une source de chaleur fiable ainsi qu'une multitude de réciptients aseptisés... et il y avait fort peu de chance qu'ils se trouvent tou dans cette vielle baraque... Baraque à moitié remplie de boue!!
La plupart des ustensiles se trouvaient dans son labo personnel - avait-il survécu à la pluie torrentielle?? - mais on ne pouvait pas vraiment sortir de la maison pour l'instant.

Ah? La pluie s'était calmée.

Rapidement, il exposa la situation à Halyce, au sujet du matériel nécessaire.

"On attend que la voie se libère ou vous avez de quoi préparer la potion?"

[Come back too!]

La situation était tout à fait étrange pour Halyce. Elle ne s'était jamais attendue à faire des projets avec, ce qui lui avait semblé à la première impression, un emmerdeur de client. Mais elle commençait à réaliser doucement qu'il pouvait la soigner, et de surcroît, il voulait bien le faire.

Halyce détourna ses pensées pour retourner sur le matériel nécessaire.

"Hmmm. Bonne question... Peut-être bien... Pas tous les trucs, évidemment."

Elle se leva d'un trait et se dirigea vers un endroit de la pièce reculé, assez poussièreux, comme si aucun occupant n'avait mit les pieds dans ce coin depuis quelque temps... De ce dit coin, il y avait une malle, et l'Hylienne s'empressa de l'ouvrir. Elle en retira un sac, visiblement assez gros pour contenir les objets d'un voyageur.

Halyce revint prendre place aux côtés de Leigh.

"P'tête là-dedans..."

Elle lui donna le sac précipitamment, comme s'il avait la peste.

... Le sac avait appartenu à sa mère défunte.

Leigh posa sa coupelle de moisissure dans un coin, et s'approcha du sac, curieux. Il était vaste, tout râpé et sentait la poussière et le renfermé.
Avec délicatesse, le jeune hylien passa la main dedans et chercha à tâtons quelque chose à attraper.
D'abord, il sortit ce qui ressemblait à un journal. Des feuilles avec des dates écrites en haut d'une fine écriture penchée s'échappaient du volumineux ouvrage. Leigh le mit dans les mains de Halyce; il pensait que celui-ci lui appartenait et la vie d'une pouilleuse ne l'intéressait pas. Seulement ses blessures comme sujet d'expérience.
Ensuite, il extraya divers fioles aux contenus douteux. l'une d'elle s'était ébrèchée, et s'était vidée dans le sac, créant un trou dans une des poches.

"Oh."

Leigh avait une passion particulière pour les liquides qui faisaient des trous dans les tissus. Oui, tissu organique inclus.
Méfiant, il attrapa un bout dedrap qui passait par là, s'en enroula sa main exploratrice et la replongea dans le sac. Pas de raison que ses doigts délicats subissent un quelconque trou.

"C'est quoi, ces fioles?"

En farfouillant un peu plus, il trouva un alembic fendu sur le côté et trois éprouvettes graduées.

"Comment se fait-il que vous ayez ce genre de matériel sophistiqué?"

Leigh leva les yeux vers Halyce, franchement intrigué derrière ses petites lunettes.

"Vous faites des expériences vous aussi? Vous êtes une empoisonneuse?"

Halyce haussa d'abord les épaules, puis baissa les yeux en soupirant bruyamment. Son regard s'était posé par inadvertance sur l'écriture si caractéristique, et cela la fit un peu déprimer un moment.

"Empoisonneuse? Je ne croirais pas... Je vous l'ai déjà dit précédemment: mon grand-père était un espèce de guérisseur. Il a dû enseigner quelques trucs à ma mère."

La jeune femme ressera sa prise sur le livre épais, comme s'il était sa bouée de sauvetage sur un océan déchaîné par les vents.

"Alors, on a tout ce qu'il nous faut, non? On commence?"

Elle planta son regard émeraude dans celui de Leigh, déterminée.

[J'avais jamais vu le msg... chuis nulle =_= désolée!!]

Leigh, vaguement satisfait de la réponse d'Halyce, hocha vigoureusement la tête.

"Je crois que nous avons tout ce qu'il faut, oui. Je désinfecte les nouveaux ustensiles, et on pourra commencer."


Ce qu'il fit avec habileté, dans ce qu'il restait d'eau chaude. Après avoir soigneusement essuyé chaque élément, il les disposa devant lui, dans l'ordre d'utilisation.
Concentré, il récupéra le penicillium dans la coupelle, et le glissa dans l'eau propre d'un récipient de 50ml qui passait par là (!)

"Plus qu'à attendre..."

Il se tourna vers Halyce, remontant ses lunettes.

"Faites moi revoir vos plaies, voulez-vous?"

Halyce regarda avec attention les moindres faits et gestes de Leigh. Ce mec-là, c'était un minutieux, voire un perfectionniste: ça suintait de tous ses mouvements. Il monta légèrement dans son estime: Halyce non plus ne donnait pas sa place dans la minutie...

... lorsque cela ne concernait pas le ménage de son modeste abris. Hmm.

Halyce enregistra les paroles de son invité, puis lui donna immédiatement son bras gauche. Son deuxième bras tenait toujours fermement le livre, de peur peut-être qu'il s'envole.

Dans le geste un peu brusque, sa manche gauche s'était relevée, révélant à Leigh de grandes plaques rouges. Le pus était aggloméré en drôles de petits dômes de jus infecté: on aurait dit de minis aquariums. Il ne manquait que les poissons.

[ @_@ Gore...]

Leigh retint de justesse une grimace de dégoût. C'était pas beau à voir. Il avait même l'impression que ça avait empiré depuis la dernière fois qu'il avait posé les yeux dessus.
Le jeune Hylien fronça les sourcils et remonta ses lunettes, tout en se saisissant doucement du poignet d'Halyce.

"Depuis quand avez-vous cette plaie? Avez-vous fait quoi que ce soit pour y remédier par vous-même?"

Tout en parlant, il surveillait le penicillium du coin de l'oeil.

Halyce haussa simplement les épaules.

"Bien évidemment. J'ai essayé d'appliquer une paumade, tel que le livre de mon grand-père l'expliquait. Un truc avec de l'alcool et des épinards broyés... "

Ses yeux verts retombèrent sur son bras gauche.

"Ça n'a pas fonctionné. En fait, je ne croyais pas non plus que cela allait réellement régler mon problème! C'est à l'eau de Ganonpourri dont je suis allergique. Celle des égoûts de la Grande Ville."

Avec son bras valide qui tenait toujours prise sur le livre, Halyce fit des gestes pour accentuer ses paroles.

"Cette eau, elle s'évapore à cause de son foutu cycle. Alors les cochoneries se retrouvent dans l'air, sous forme de vapeur. J'ai beau bouillir toute l'eau que je consomme, mais ça ne sert strictement à rien. Ça me sauve de la diarrhée, et voilà tout!"

Son bras-au-livre retomba mollement sur ses cuisses.

"Et c'est pire encore quand cette eau se condense et tombe sous forme d'averses. L'air est saturé de l'humidité de cette eau maudite."

Halyce soupira et fronça les sourcils, visiblement très agacée.

"Tant que je vivrai dans cette ville, il n'y aura rien à faire. Je pourrai peut-être me soigner, mais jamais me guérir."

Leigh devait bien l'avouer: il avait été impressioné par la justesse de l'explication des plaies de la jeune fille. Tiens donc, elle n'était donc pas idiote?
Il la regarda par dessus ses lunettes, méditatif.
(Comment je vois la scène: Leigh accroupit par terre devant ses flacons, et tourné vers sa gauche, le nez sur la plaie d'Halyce debout)

"Je vois..."

Il reporta son regard sur son penicillium en train de décanter.

"Le seul remède serait l'évasion... comme pour beaucoup dans cette ville maudite..."

Il soupira, entoura ses genoux de ses bras et posa son menton dessus. Puis il lança soudain un regard malicieux à la fille.

"Vous savez que je suis le meilleur en ce qui concerne les explosifs?"

Décidément, Leigh n'était pas un client ordinaire. Habituellement, il n'y avait que les analphabètes et les voleurs qui entraient dans sa librairie très humble; les premiers pour apprendre l'écriture hylienne (qui se perdait), les seconds parce qu'ils croyaient que Halyce était une proie facile à voler. Mais un vrai de vrai scientifique, celui qui a reçu une formation et tout et tout...

Cela existait à Ganoncity? Vraiment?

Halyce scruta avec ses yeux verts le regard amusé de Leigh. Une question s'imposa naturellement dans son esprit.

"D'où vous venez, vous? Et surtout, pourquoi ils garderaient une menace - car vous en êtes une pour le régime - dans une ville remplie de rebelles ?"

Elle attendait la réponse avec une curiosité sans pareille.

[Bon anniv' <3]

Leigh sourit largement. Lui, une menace? Oui, naturellement!
Extrèmement flatté, il se résolut à répondre à la jeune fille.

"D'où je viens? D'un coin perdu, à l'est d'ici. Mais il me semble que ça n'a pas grande importance... car mon génie me suit où que j'aille! C'est vrai, je suis une menace pour cette ville, et ce Porc sur son trône m'a sous-estimé!!"

Leigh s'était levé, et bombait fièrement le torse, radieux.

"Mon intelligence supérieure n'a pas de limite, et surpasse largement la sienne!! C'est MOI qui le détruirait, cette ville maudite avec!!! Et ensuite je prendrais sa pla-"

Il jugea subitement bien plus prudent de ne pas continuer sa phrase.

"Dans tous les cas, il a signé son arrêt de mort en me laissant entrer dans ses murs!! Gniahaha!!"

Son sourire gigantesque s'affaissa d'un coup et il soupira.

"Mais le problème... c'est qu'il détient mes parents en otage...dans le château que j'aimerais tant faire sauter..."

Morose, il s'acroupit et regarda sans le voir le penicillium en train de décanter.

[Re-merci ! <3]

Bon d'accord. Leigh semblait bien savoir des tonnes de trucs, mais de là à se croire d'une intelligence supérieure... Quel vantard, celui-là...

En observant avec agacement la tirade - car s'en était une - de l'Hylien, Halyce ne put s'empêcher de soupirer. Finalement, il était peut-être plus idiot qu'elle le pensait. Comme si un nabot dans son genre pouvait renverser une tyrannie d'un demi-siècle!

Elle fut cependant surprise de voir l'euphorie de Leigh mourir si précipitamment. La jeune femme se rendit compte qu'il parlait... de ses parents enfermés au château de Ganondorf.

La curiosité refit surface tout aussi rapidement qu'elle l'avait désertée, quelques secondes plus tôt.

Halyce s'accroupit aux côtés de Leigh. Avec tact, ce qui était assez rare chez elle, celle-ci lui demanda:

"En otage? Je croyais pourtant que Ganonpourri était déjà une belle prison spacieuse... Qu'est-ce qui aurait pu rendre vos parents si dangereux...? "

Bien profondément, parler des parents de Leigh fit vibrer une corde sensible chez Halyce.

Leigh, le regard toujours vissé sur le penicillium en préparation, eut un sourire forcé.

"Oh, mes parents ne sont pas dangereux..."

Il remonta ses lunettes sur son nez en essayant de s'empécher d'avoir l'air arrogant, conscient que ce n'était pas l'attitude appropriée à adopter.

"C'est moi qui suis dangereux... pour eux... enfin, du point de vue de l'Autre Porc..."

Jugeant qu'il était temps, Leigh s'empara du récipient qui contenait le penicillium qui décantait, et commença à verser touut douuucement la partie liquide du dessus dans un autre flacon.

"Il y a quelques années, un émissaire de Ganondorf est venu voir mes parents pour leur demander d'inventer des machines à tuer, ou de construire et d'améliorer celles dont il avait les plans... Bien sûr, l'émissaire n'a pas présenté la chose comme ça... il n'a jamais précisé le rôle exact des machines... mes parents se sont imaginés que c'étaient des machines agricoles extrèmement effcaces... ou à la rigueur, des systèmes capables de chasser le lapin..."

Le jeune homme ferma le flacon avec son nouveau contenu, et rajouta un peu d'eau dans celui dans lequel il restait de la poudre. Histoire de faire une deuxième décantation, une sorte de finition.
Sourcils froncés, il était aussi concentré dans ce qu'il disait que dans ce qu'il faisait.

"C'est comme ça que nous avons commencé à fournir à Ganon des machines meurtrières... Au début, j'étais comme mes parents, coupé de la réalité géopolitique du pays, j'étais vraiment heureux que le génie de la famille soit reconnu et qu'il serve à quelqu'un! ... Mais j'ai fini par comprendre à quoi il servait... et à qui... C'est moi qui faisait les courses au village, j'entendais les murmures des gens, je voyais leurs regards terrifiés dans ma direction..."

Leigh soupira. C'était des souvenirs particulièrement désagréables.

"Alors... je me suis dit que je devais agir. Et je ne voyais qu'une chose à ma portée: saboter mes propres inventions. Mais pas celles de mes parents, je n'y arrivais jamais... perfectionnistes dans l'âme, ils vérifiaient toujours tout jusqu'à la dernière minute...
J'ai saboté mes machines pendant environ deux mois, ne sachant pas trop si cela avait une quelconque incidence sur la guerre qui se déroulait, là-bas, avec ses morts, dont j'étais indirectement l'auteur...
Puis un jour, alors que je revenais du village les bras chargés de sacs de course, j'ai vu que ma maison brûlait.
Des flammes immenses qui engloutissaient tous nos travaux, sans pitié, sans remords, implaquables. Comme l'homme en noir qui se tenait à côté. Qui m'a regardé. Glacial. Puis m'a parlé. M'informant qu'il avait constaté la mauvaise qualité de mes inventions. Aussi, pour que mes parents ne subissent pas ma mauvaise influence, il les avait fait emmenés directement au château de Ganondorf, pour qu'ils puissent inventer dans de saines conditions... J'étais paniqué, horrifié. Il m'a proposé de mourrir ou de le suivre. Je n'ai pas réfléchi. Je l'ai suivi. J'avais peur de ce dont était capable ce Ganondorf. J'avais mis en danger mes parents en pensant sauver -peut-être!- des inconnus...
L'homme en noir m'a finalement jeté ici, à Ganoncity. Me conseillant de ne rien tenter de stupide si je tenais à l'intégrité physique de mes parents... et que si j'étais sage et m'étais calmé, alors peut être aurais-je le droit de venir au château, venir inventer avec mes parents..."

Définitivement maussade, Leigh se tut. Il ne se rappelait pas avoir raconté la totalité de son histoire à qui que ce soit. Il se sentait bizarrement soulagé de l'avoir dit et en même temps irrité; c'était comme s'il avait montré toutes ses faiblesses. Et en plus il avait vraiment super soif, maintenant.

Étrangement, l'histoire de Leigh avait touché Halyce. Elle se rendait compte qu'elle n'était pas seule dans ses malheurs. Les pauvres analphabètes qui venaient, tous les samedis, à ses kiosques d'écriture ne savaient pas écrire pour de bonnes raisons. La jeune femme avait été si souvent empêtrée dans son propre désaroi qu'elle avait oublié qu'il y avait des milliers de personnes, à Ganonpourri, toutes aussi infortunées.

Halyce comprit alors l'attitude générale de Leigh. Il était aussi faux qu'elle...

L'Hylienne se tut par malaise, ne sachant pas quoi répondre. Elle était affreusement mauvaise dans ce genre de situation. Ah! Celle-ci aurait bien aimé lui coller une petite tape virile dans le dos, pour encourager Leigh. Elle en était tout simplement incapable.

Fichu corps qui ne bouge pas quand on en a besoin.

Toutefois, Halyce se sentait redevable à son invité. Il lui avait tout expliqué, de façon honnête -du moins, le supposait-elle-! Et la voilà muette.

Elle fit quelques efforts.

"Quant à moi... Ma mère et moi, on n'avait rien demandé. Nous n'étions pas mêlées dans cette guerre. Nous fuyions, de royaumes en royaumes, sans cesse. C'est con, mais je n'ai jamais su pourquoi on fuyait. Pour pas attérir dans Ganonpourri certes, mais c'était plus que cela. J'ai l'impression qu'il y avait quelque chose à Hyrule que craignait ma mère."

Ses yeux, fixés sur le plancher de bois moisi, se plissèrent en réfléchissant.

"Quelque chose ou quelqu'un. Je ne saurais dire. En tout cas, aussi exceptionnel que cela le semble, je n'ai jamais su le vrai nom de la femme qui m'a élevée pendant 17 ans. Elle voulait que je l'appelle simplement "mère". C'est sous ce pseudonyme que je l'ai enterrée, derrière la boutique."

Elle fit une pause. Puis observa silencieusement les gestes de Leigh.

"Si je suis allergique à cette eau, ma mère, quant à elle, est tombée gravement malade de celle-ci. Le pire dans cette histoire, c'est que je n'ai jamais su pourquoi on nous retenait... Au moins, vous, vous savez."

Halyce cessa sa tirade, soudainement amère. Et assoiffée, elle aussi.

Quand Leigh entendit la fille commencer à raconter sa propre histoire, il se sentit encore plus irrité. Il n'avait jamais été un bon confident et n'avait pas la moindre intention de le devenir. La vie des autres l'ennuyait toujours profondément.
Il poussa un gros soupir malpoli.

Cependant, la moitié d'une oreille qui écoutait le blabla d'Halyce capta une information: la fille ne savait pas pourquoi elle était là.

La curiosité de Leigh dissipa quelque peu son irritation. Il avait toujours été persuadé que ceux qui étaient enfermés ici avaient d'une manière ou d'une autre nui aux projets machiavéliques de Ganognorf. Et que donc le séjour à Ganoncity était la punition directe et évidente.
Mais si Halyce était là...
... cela signifiait-il que des innocents étaient prisonniers, sans raison?
Quel intéret pour Ganon de rassembler plusieurs milliers de personnes au même endroit?...

Leigh frissona. Il avait un très mauvais pressentiment.
Mais il n'en dit rien à Halyce. Si jamais il l'effrayait, il faudrait la rassurer, et cela l'ennuyait rien que d'y penser.

"... vous n'avez pas la moindre idée de votre présence ici...?"

Son ton était volontairement celui de qqn qui ne s'intéressait pas à ce qu'elle racontait.

[Pardon pour le retard xD. Avec les vacances, les examens de session, les projets ici et là, un appartement à entretenir... Enfin, j'arrête de me trouver des excuses =D ]

Halyce sentit la froideur de Leigh par ses soupirs inopportuns et visiblement ennuyés. Elle se traita mentalement de magnifique idiote pour avoir crû, une seconde, avoir trouver quelqu'un pour l'écouter ici, à Ganoncity. Inconsciemment, la jeune fille se réfugia derrière une barrière invisible qui la préservait du monde extérieur.

La question de Leigh lui passa soudainement cent mètres au dessus de la tête. Halyce faillit même s'abstenir de répondre.

"Non."

Bref. Précis. Ouvert. Et véridique.

Vexée sans même le savoir réellement, l'Hylienne se mit à s'impatienter. Il lui semblait qu'elle ne pouvait attendre plus longtemps d'être enfin soignée de ses plaies. Si Leigh pouvait enfin partir ensuite, Halyce pourrait remettre en ordre sa librairie sûrement délabrée, à l'étage inférieur. Seule.